TROUS NOIRS
Monodrame
Distribution minimale :
2 hommes (la vingtaine)
3 femmes, dont 2 jeunes
Durée : 1h45
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Un accident à moto, sur une route de forêt, en banlieue parisienne. La conductrice, Ira, une jeune étudiante en école de vétérinaire, est victime de l’accident, alors qu’elle partait à la recherche de la tombe de son frère, Pol.
Parce que Téo, son autre frère, et sa mère s’étaient rendus en secret à l’inhumation de Pol, la nuit d’avant, sans en avertir Ira et sa sœur, Isma.
Entre la vie et la mort, la Terre et les étoiles, Ira va chercher à reconstruire, dans une longue épopée à rebours du temps, les événements de ses derniers mois, depuis la dernière visite de Pol, le matin de sa mort. Cette mort taboue de ce frère aimé, avec lequel elle a grandi, en croyant le connaître.
Elle se souvient de sa nuit dernière, l’appel des services d’inhumation, puis des événements de la veille au soir, en compagnie de son petit ami, Aïm, qui tâche de la soutenir, à la force de son amour.
Mais surtout elle se souvient de cette visite du maire, de leur petite commune, en compagnie d’une délégation, venant informer la mère de famille des enjeux de cette attente de plusieurs mois qui sépare la mort de Pol de son inhumation.
Que faire d’un homme en qui l’animal a pris le pas, d’un homme dont plus personne ne veut le tombeau ?
Ce trou noir de l'oubli, que la Loi française réserve pour chacun, pour Ira, ce n'est ni le lieu du fanatisme, ni le lieu du pardon, juste un droit de l'humain à ne pas pourrir sur la terre, sans personne pour le recouvrir.
Elle devra remonter, dans ses souvenirs, jusqu’à l’instant du drame, pour comprendre, comprendre, comprendre... au risque de se compromettre.
​Extrait - Trous noirs, Prologue
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MOI – Sur cette ligne droite qui mène à l’infini,
ma vie tourne en rond.
Sous la pluie qui s’abat, je fonce ivre de rage,
creusant le goudron.
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Les éclairs se brisent sur la route, les faisceaux de cataractes criblent mon corps. Mais j’accélère encore et fais siffler le vent.
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Défilent les cèdres de la forêt
comme une légion de spectres,
bandes de bois, bandes de prés,
leurs troncs distordus hallucinent mes sens.
LA PLUIE – m’abats sur ton visage
de nuées verticales
te pénètre et tu coules
je te coule moi qui viens du ciel
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LE VENT – m’immisce en ton visage
de mes flèches augurales
te sculpte et tu inspires
je t’inspire moi qui viens de l’horizon
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LES CEDRES – effrangeons ton visage
d’une hypnose létale
te battons et tu plies
je te plie moi qui viens de la Terre (...)
Extrait - Trous Noirs - Quatre - J-1 - 14h
MOI – Je tire sur mes cils, tire sur mes sourcils, tire sur mes cheveux, tire sur mes lobes, tire sur mon nez, tire sur mes joues, étire ma bouche. Mon corps n’est qu’une marionnette qui rêve d’étendre ses contours. Trop petit pour endurer. Je voudrais tirer plus loin encore et faire tout exploser. Je sens déjà les prémisses de la déflagration. Des petits nerfs me démangent, de l’orteil jusqu’au fond de l’oreille.
J’entortille mes cheveux, autour de l’index, le nœud déforme ma tête, à la limite de l’arrachement. Des cheveux, j’en ai déjà tant perdus, depuis que j’ai perdu mon frère. Mon cuir de chauve-souris me fait si mal, continuellement, mais je continue de tirer et de presser la peau, pour le plaisir de m’envahir, ou de disparaître.
Je dévore mes joues, à les sentir sucrées, mais je m’arrête toujours à temps, avant de me détruire, pour pouvoir recommencer.
Je serre mes dents, qui grincent, j’insère un petit morceau de peau entre les mâchoires et j’étire doucement les lèvres. Au moment où le lambeau se détache de l’arc de Cupidon, mes incisives qui se touchent, c’est comme un baiser. Mon émail est si doux, je voudrais ne plus desserrer l’étreinte. Pourtant, mes mâchoires s’ouvrent, craquent par saccades et résonnent au centre de mon crâne. Ankylosée, ma langue flotte, creusée par la trace des molaires sur la chair mâchée, langue égarée qui sculpte l’air, pour faire parler, faire dire enfin ce que j’ai dans le cœur.
Les crocs qui se jouxtent, c’est ce que j’essaie de vous dire.
Je ne suis pas un chien, mais je ne cesserai jamais de mordre.
Mords. Mords pour que ton esprit s’occupe, mords tes pensées masochistes qui t’empêchent de respirer. Retiens ton souffle, attends de suffoquer, de retrouver l’essence, survivre plutôt que de jouer à vivre. Baille jusqu’à l’asphyxie, ouvre bien grand cette gueule. Inspire l’odeur de la poussière, les toiles d’araignées, les moutons enchevêtrés, la pénombre, l’humidité de ces quatre murs. Dompte ce cerveau, lui seul responsable, lui seul à se jouer de ta raison, non tu ne t’es pas noyée, non tu n’es pas dévorée, oui ton corps est au complet, tu vois son ombre diffuse qui glisse sur le mur, tu peux le palper, le faire souffrir pour avoir la preuve.
Respire.
Cette cave, à mon image. Prison de mon cœur, de mon corps oppressé, je m’y projette sur les murs comme dans un miroir, sans ombre, sans regard, kaléidoscope dans le palais des glaces, vue de face, de profil, de dessus, de derrière, de dessous, de profil et vue de face, flou enchaîné, drone vertigineux qui m’entraîne. Il me suit partout où je vais, d’où je viens et où j’irai, bute sur les parois imaginaires, m’enchaîne avec sa trace persistante, dans un nœud de Soleil. Il emplit tout l’espace pour me lier au cosmos. Je suis vue, scrutée, objet parmi les objets, je cherche des mots dans l’univers,
Alălaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
Des mots qui touchent, incantations qui appellent les morts.
Alălaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
Sous la Terre ils reposent, dans la paix qu’on croit celle des chiens. Leur inconscience, que méprise, méprise d’une autre inconscience. Leur expression, plus celle des hommes. Leur corps muet habite une autre maison. Langue pendante, langue pourrie, ils affichent l’image de la sérénité, mais au fond, ils ont la même rage, immuable, qui les poursuit dans leur race. Écoutez. Et comme moi, vous saisirez des bribes, un poil qui se dresse, une décharge sur la peau. Vous les croiserez dans les chenils, dans les cimetières, ou sur le chemin qui les y mènera. Et vous verrez peut-être ce drone qui tournoie, gardien des morts qui vous contemple, comme l’un des leurs.
Non, je ne suis pas un chien.
Je suis peut-être morte.
Les sons, la lumière, le vent de la surface ne me parviennent plus. Mes sens ont basculé sur une autre fréquence. Je n’ai plus mal nulle part. Juste mon esprit qui se torture et qui poursuivra tant que je n’aurai pas pu comprendre.
Pol, qui m’a emmenée. Pol, qui m’a abandonnée. Tu es parti bien avant ton âme. Explique-toi maintenant, puisque je vais te rejoindre. Ne te cache plus, incompris, montre-toi, fanatique. Nous avons le même foyer alors, échangeons nos secrets, que mon chien tue en lui le loup-garou. Ce matin, tu ne m’as donné que des bribes, dis-moi maintenant comment on délivre la bête, de l’homme au charognard, du charognard à la charogne. À présent que tu es banni sur la Terre, il est temps de me dire.
Bientôt, je ne reconnaîtrai plus les traits de ton visage. Deux mois que je t’implore de cette caverne glacée, n’entends-tu pas ma voix, depuis ton tiroir de métal ? Là-bas, ils te cryogénisent, c’est bien cela que tu voulais, être éternel. Ils gardent tes cellules en sursis, le temps de la justice des hommes, ils te font rêver d’un destin divin. Mais ils te trompent. Ils ont déjà fait de ton corps ce qu’ils ont voulu, plus rien ne t’appartient, il ne te reste plus que la honte. Les vers attendent, comme nous, ils attendent que l’on te trouve une place. Alors parle-moi. Donne-moi une raison de te
de te
Je ne peux pas le dire. Je ne peux pas tellement je t’en veux, de m’avoir tout caché, tellement je m’en veux, d’avoir effacé ma mémoire.
(Des aboiements de chien.)
C’est toi ?
Pol, c’est toi ? Saisis-moi, embrasse-moi, défends-toi, à présent, tu peux tout me dire.
Pol ?
(Je réalise.)
Le clébard du voisin.
Pauvre de moi, la cartésienne fossoyeuse, qui creuse, creuse encore pour obtenir la confession d’un mort.
Le monde est encore bien là. S’il me retrouvait dans cet abri antisismique, blanche et affamée…
Folle, parano, misanthrope, tragédienne. De quoi tu as peur ? Une explosion nucléaire, la collision d’un météorite, l’extinction de notre race ?
Non. La confession de mon frère.
ET SI ON EN PARLAIT
Comédie psychanalytique
Distribution : 3 hommes - 3 femmes
Durée : 1h45
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Un bistrot populaire à la lumière du soir, juste en face d’un théâtre. Une barmaid enjouée, une chanteuse de revue, un peintre marginal et deux jeunes mariés revenant de leurs noces. Ils se connaissent, parfois sans le savoir, mais leurs secrets, ils vont les mettre à nu, souvent involontairement.
Comment solder ses comptes quand le champagne coule à flot et quand les esprits s’échauffent ?
Témoin du crescendo, un tableau sur le mur semble évoluer au gré des révélations. Le pinceau, comme un personnage magique, traduit ou devance les sentiments. Miroir du passé, il entraîne les personnages dans le manège de l’enfance, celle qu’on a vaincue et celle qu’on engendre.
Et si on en parlait nous fait glisser, incidemment, du vaudeville à la comédie de moeurs, se moquant d'une société dépendante à la psychanalyse.
ACTE 2 (extrait)
Le lendemain, même heure, même endroit, même situation.
Cannelle, Julia, l’homme au cognac, tous trois à la même place.
Un autre jour et un peu le même. Seul le tableau, sur le mur, a changé : le diablotin semble avoir des ailes et la sirène chante.
Julia : Vous êtes pas revenue hier soir après le spectacle
Heureusement Lucas était là
Cannelle : Ma pauvre chérie excuse-moi
Julia : Avec Lucas on s’est dit
Elle a encore trouvé preneur
Quelle vigueur
Un Robert ou un autre amant
Feu de rose bouquet d’artifices
Cannelle : Quelle image vous avez de moi
Julia : Bon alors
Robert il est revenu
Cannelle : Pire
Julia : Il vous a violenté
Cannelle : Pire
Julia : Vous l’avez violenté
Cannelle : J’ai passé la soirée avec lui
Oui et alors
Dès qu’il a entrouvert ma loge j’ai compris qu’il allait se passer quelque chose il avait l'air si gêné à la frontière de l’inanition
Il est tombé à mes genoux et ne le vois-je pas plonger sa main tremblante tout au fond de sa poche
A cet instant comme toi j’imaginai le pire
Un quotidien du lendemain titrant
L’étoile des cabarets sauvagement assassinée par un fanatique
(Entre Lucas dans le fond.)
Mon cœur battait la chamade il était là le visage en sueur haletant hoquetant implorant que je lui pardonne son délit à venir
Il sortit alors un petit objet qu’il me tendit
c’était un écrin de velours marine cerclé d’un ruban doré
une scène de film
Je me suis saisi de la chose pour que cesse cette situation ridicule
et à l'intérieur
Julia (à Lucas faisant l'imbécile) : Quelle andouille
Cannelle (ne voyant pas Lucas) : Une andouille ? Dans un écrin ?
Une andouille dans un écrin
Non
sur un coussin de velours se trouvait
un camée
Un camée tu te rends compte
Lucas : Et vous n’avez jamais voulu de moi
Je suis le camé qu'il vous faut
ANIMALAYEN ou la danse des astres
Distribution : 2 hommes, 1 voix (forme 20 min)
+ 3 comédiens sur la forme 30 min
Durée : 20/30 min
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Qui sont ces cris ? Eclats de graves et de suraigus, d’homme ou de singe, de clown ou de savant ?
Deux vivants s’ébrouent.
Tig, dans sa main, un bouquet de ballons.
Ted, dans sa bouche, une baudruche de couleur, qui se vide et se gonfle, au rythme de ses halètements.Ils s’épaulent, hilares, pour se sentir moins bêtes, et retrouver à deux la conscience d’un humain.
Intention de l'auteur
Questionnez l'homme sur le propre de l'homme, il vous répondra : le rire.
Assurément.
Et pourtant...
Avez-vous vu ces groupes de jeunes qui s'esclaffent, un ballon de latex à la bouche ? Ils ne rentrent pas d'une fête foraine, d'une boîte, d'un zoo, nostalgiques de leur jeunesse insouciante. Leurs rires ne résonnent pas comme la preuve de leur humanité ; on croirait même, en fermant les yeux, entendre un animal.
Pour tant d'exubérance, il suffit d'une petite cartouche brillante, à 30 centimes d'euros.
Du protoxyde d'azote.
Le prix du rire à tout prix.
C'est de cette recherche de la joie sporadique qu'est né "Animalayen". Le rêve d'une dystopie où les derniers hommes seraient condamnés à rire sur commande, devant une espèce qui en aurait perdu l'aptitude.
Lesquels sont encore des hommes ? Lesquels sont encore... "heureux" ?
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D'un côté du grillage, ceux qui se forcent à rire pour contenter un public voyeur ? Ceux qui parlent, chantent, dansent, prient, même à l'ombre du désastre ?
Ou bien de l'autre, ceux qui ont perdu leur flamme et vont la chercher dans un monde éteint ? Ceux qui n'ont plus les mots, mais une panoplie électronique ? Et bien sûr, une carte de fidélité.
Cette courte pièce, pour deux comédiens, une voix électronique et trois animaux, traite des addictions de notre société, stupéfiants, psychotropes, consommation intrépide. Sans eux, la joie peut-elle demeurer ?
Nous le croyons, et nous croyons au théâtre. Digne d’emmener les hommes là où le rire peut naître sans nécessité.
AXIOME DE L'AMOUR
Distribution minimale : 4 hommes - 3 femmes
Durée : 2h
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Alexis Tim est un éminent professeur d’université, mathématicien, logicien et philosophe. Vénéré par ses jeunes étudiants, il les passionne pour la recherche des fondements de la Vérité, l’axiomatique, comme rempart aux idéologies.
Derrière son image distanciée se cache une vie personnelle assez chaotique.
Phagocyté par sa mère, avec qui il partage son appartement en ville…
Aimé par sa collègue informaticienne, Anne, avec qui il partage une vieille relation ambigüe…
Méprisé par son frère Aymeric, avec qui il ne partage rien, ni le langage, ni la vision du monde, ni le but de la vie...
Aveugle aux désirs de Zack, l’un de ses étudiants, avec qui il pourrait tout partager…
Alexis Tim se réfugie dans son univers rationnel, fait de concepts et de relations, jusqu’à en oublier lui-même les tréfonds intimes de sa réalité.
Passe-t-on à côté de soi-même lorsqu’on néglige tout ce qui n’a pas de preuve ? Les sentiments, les désirs, l’amour ?
C’est cette quête de l’absolu que tente de questionner Axiome de l’Amour. Cet amour omniprésent, qui rôde, plus fort que tous les modèles, et ne peut que s’imposer, plus fort que toutes les résolutions, quand l’homme cesse de penser.
Le théâtre ne pourrait-il pas être ce lieu, de l’union entre des sciences qui semblent s’opposer, des cultures qui semblent inconciliables ? Oui, sous le signe d’une philosophie de l’abandon, qui célèbre l’indécidable. Oui, sous les auspices d’un langage poétique, qui célèbre le sentiment.
Pour nous tous, isolés dans nos obsessions, l’amour est la seule soupape. Encore faut-il lui laisser battre la mesure. Encore faut-il accepter l’imprévisible, la surprise des lendemains. Encore faut-il avoir eu une enfance.
SI L'ON POUVAIT SE RECONNAÎTRE
Distribution : 2 hommes (un homme Blanc, un homme Noir)
Durée : 1h15
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Un homme blanc sur le quai d'une gare, au petit matin. Il s'appelle Adam.
Il attend un homme, Djibril Kassé, “noir aux yeux de l’océan”, qui ne lui ressemble pas.
Pourtant, sur cette photo de lui, que sa mère lui aurait donnée juste avant de mourir, il veut trouver le père qu’il n’a pas eu, un père qui l’aime pour ce qu’il est : un petit comédien, fêtard, cultivant l’art du dérisoire.
Dans l’attente de son arrivée de ce père, Adam va préparer son discours, son visage, son regard, dans un long monologue, pour que Djibril ne l’abandonne pas, une deuxième fois, pour espérer le rendre fier, ce père, d'un fils qu'il n'a pas reconnu. D'un fils qu'il pourrait ne pas reconnaître.
Enfin, Djibril débarquera, sous les airs d’un SDF. D’abord dans le refus de sa paternité, il se laissera convaincre, entre fiction et réalité, à construire avec Adam une histoire commune, oublieuse des dissensions raciales, des écartèlements de la société. Mais une histoire, aussi forte soit-elle, peut-elle supplanter les liens du sang ?
STRUCTURER MON DÉSIR
Distribution minimale : 3 hommes - 1 femme
Durée : 1h30
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Une cité en banlieue parisienne, au cinquième étage de la tour Jupiter.
Ce matin, Jimmy tente de finir sa nuit malgré son voisin perché et les appels de sa mère qui l'appelle pour le petit déj, avant de partir à l'école.
Se laissant aller à ses souvenirs, il raconte, dans une langue singulière, son enfance dans les Vosges, sa passion pour les planètes et ses difficultés d'intégration sociale. Comment, encouragé par sa maîtresse, il a appris à aimer la langue, mais une langue qu'il aimerait inventer.
Un jour, il arrête de parler. Sa mère tente de l'aider comme elle peut, de le comprendre, mettant en sommeil ses propres ambitions. Le père, préoccupé davantage par son travail dans une scierie que par sa famille, ne veut pas voir la gravité des problèmes de Jimmy. Violenté par les écoliers, il se retrouve chez des médecins en tous genres, dont une pour « remettre droit les sons de sa bouche » et en laquelle il sent naître son premier désir.
Sauf que le père est muté sur Paris et que la famille atterrit dans la cité Solaire, au bord du périph. Jimmy, dispensé d'école, se désocialise peu à peu, avec sa mère – et les étoiles – pour seule compagnie. Et l'enthousiasme du père, exploité dans son nouveau travail, s'éteint de jour en jour....
Cette pièce questionne l'intégration des enfants « pas comme les autres ». Dans la famille, l'école et le monde du travail. Comment s'insérer dans un monde d'efficience quand on ne veut que rêver ? Peut-on – faut-il – forcer un enfant à se plier à des règles, quand il vous assène : « un rêve est t 'op précieux, que le ré'l en soit digne » ?
VIVRE COMME SI J'ÉTAIS NÉE
Distribution : 1 homme - 3 femmes
Durée : 1h30
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Un homme dans un couloir, un linge sur les genoux. Il parle à sa fille, Jasmine, qui vient juste de naître.
Il lui narre les préludes de sa naissance, perturbée par la découverte d’une grave malformation cardiaque. A l'accouchement, la petite ne respire pas. Commence alors un parcours du combattant, ce dimanche de Pentecôte, dans un hôpital vétuste et en sous-effectif chronique. Un parcours macabre.
Mais l'instinct de vie est plus fort que tout. Alors, suite à sa rencontre avec une vieille dame providentielle, la vie de famille reprendra, idyllique mais construite sur le mensonge. Un mensonge qui, tôt ou tard, s'effondrera.
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Cette pièce, pour un couple, une infirmière et une femme sans âge, se plonge dans l'univers de l'hôpital, en crise structurelle. Ces dernières années, des scandales ont fleuri, dans les maternités, et cette pièce en rend compte, dans un métafiction qui supplante l'horreur. Comment accepter la mort, quitte à s'inventer une vie, un destin mystique ? Comme pour ces fleurs éternelles, qui dorment sur nos murs.